Entretien avec madame Nagy

Madame Nagy (2e place - Ecolo) habite le centre de Bruxelles. Malgré qu ‘elle soit au courant que les nuisances liées à la prostitution de rue soient un réel problème, elle est néanmoins surprise par la complexité de la situation. Madame Nagy a avant tout écouté, et émis quelques suggestions intéressantes.

Nous lui avons expliqué que le quartier Alhambra sert souvent de lieu de « stage » pour les nouveaux agents de police. Des coins les plus reculés du pays arrivent des recrues sans expérience qui vivent durant une courte période la problématique de la prostitution. En pratique cela signifie exécuter des razzias, contrôler des prostituées et leurs clients. Comme comité, nous ne sommes pas convaincus par une telle approche. Ce dont nous avons besoin c’est d’une police avec des agents fixes et expérimentés qui savent ce que représente effectivement la problématique visée. Des contrôles de police sont nécessaires, mais d’une façon équilibrée et sur base régulière, aussi bien la nuit que le jour. Seulement de cette façon des résultats positifs seront engrangés.

Madame Nagy suggère que la police fédérale reprenne cette tâche éventuellement. Mais alors le Bourgmestre doit accepter  que des « agents étrangers » opèrent sur son territoire.

Aussi le parquet et le gouverneur doivent jouer un rôle dans la prise en charge du problème des nuisances  liées à cette prostitution.

Madame Nagy propose aussi que – en parallèle avec le plan de mobilité pour les rues avoisinantes- le sens de circulation de la rue de Laeken soit adapté, de telle sorte qu’il soit possible seulement de sortir de la ville par cette rue. Actuellement on peut,  via le petit ring atteindre directement la Porte d’ Anvers et s’engouffrer dans le quartier Alhambra, ce qui favorise bien sûr le racolage. Une adaptation du sens de circulation serait aussi un  avantage pour les commerçants. Moins de circulation signifie une meilleure qualité de vie, et l’espace libéré offre la possibilité d’élargir les trottoirs par exemple.

Malgré que la prostitution n’est pas interdite, elle peut être sanctionnée : travail au noir, racolage et souteneur sont interdits. Et naturellement la traite des êtres humains doit être combattue.

La problématique de la prostitution n’est pas aisée, elle a beaucoup de facettes. Il faut pour cela qu’un échevin assure la coordination entre les divers services concernés (police, travailleurs sociaux et de santé, riverains,…) A Anvers, ceci a produit des résultats spectaculaires. Mais il y avait une volonté politique évidente d’y arriver !

Madame Nagy a répondu a notre invitation sans savoir très bien quoi penser de notre comité Alhambra. La perception est souvent que nous sommes un groupe insupportable de propriétaires (flamands). Mais de plus en plus la réalité démontre que le quartier Alhambra est victime d’un problème réel. Le comité Alhambra se compose de beaucoup de nationalités qui veulent garder la diversité du quartier. Ca ne pourra se faire que si le problème de la prostitution de rue est pris en charge. Si la situation actuelle perdure, alors les habitants partiront. Cette évolution est déjà en cours. Madame Nagy en est persuadée. Elle aussi fera tout ce qu’elle peut pour rétablir l’équilibre.