La prostitution de rue ne faiblit pas. La Ville de Bruxelles attend les effets de sa taxe spéciale instaurée en 2005.

Bruxelles - Le quartier de l'Alhambra est loin de voir le bout de son tunnel. La prostitution de rue qui y a élu domicile depuis bien longtemps est toujours aussi visible. 'Au niveau des nuisances, cela n'a pas beaucoup changé', indique Jan Leerman, du comité de quartier du coin. 'Dans la rue de l'Epargne, on constate un carrousel assez nouveau. Des plaintes sont régulièrement déposées par les riverains parce que les proxénètes ignorent les sens interdits. Mais la police ne peut pas faire grande-chose'.

L'Alhambra, logé entre le boulevard Emile Jacqmain et le boulevard d'Anvers est confronté à la présence d'hôtels de passe. En 2005, la Ville de Bruxelles avait décidé de lutter contre ces établissements en instaurant une taxe annuelle de 2.500 euros par chambre. Cette annonce n'a donné lieu qu'à une seule fermeture dans le quartier, sur 11 établissements recensés début de l'an dernier.

'2006 est la première année complète depuis que cete mesure est entrée en viguer', nous explique le cabinet de bourgmestre Freddy Thielemans (PS). Des déclarations sont rentrées et nos services doivent maintenant vérifier si tous les établissements se sont manifestés. Ceux qui ne l'ont pas fait sortiront du cadre légal et devront fermer;' Ces vérifications prendront des semaines, voire des mois précise-t-on.

Les caméras de surveillance se font attendre

En février 2006, la Ville de Bruxelles votait l'installation de caméras de surveillance, susceptibles de décourager la prostitution. A ce jour, elles ne sont toujours pas là. 'Nous sommes confrontés à des problèmes techniques', indique la Ville.

En attendant, les riverains assistent à des travaux d'aménagement de nouvelles chambres dans un des hôtels et ne sont pas rassurés par la mise en vente de quatre maisons dans la rue Van Gaver.

'Le bourgmestre fait beaucoup de déclarations dans la presse, beaucoup de promesses', conclut Jan Leerman. 'Mais la prostitution est toujours bien présente. Cela donne l'impression que les riverains ne sont jamais contents mais rien ne bouge depuis des années. On se demande pourquoi. Et le quartier Alhambra est de plus en plus connu pour la prostitution de rue'.

Les riverains réclament également un plan local de mobilité visant à éviter les défilés de voitures qu'ils observent tous les jours.

© La Dernière Heure 2007 / Mathieu Colleyn